2014! On part l'année en force!


Dany Marquis

Je sors de ma caverne pour vous écrire un petit mot.  Vous me pardonnerez, j’en suis sûr, mon absence des internets des dernières semaines, ayant pris quelques vacances et ayant travaillé à expédier les commandes avant le congé des fêtes.

Nous voilà donc en 2014.  Et une année de plus à exercer le métier de torréfacteur de café!  J’entame ma 9e année d’actions et de péripéties dans la merveilleuse famille des métiers de bouche.  On ne s’est pas ennuyé en 2013, ce fut une année importante pour nous.  On continue de se centrer sur notre expertise principale, le café, et à consolider l’entreprise afin d’en faire un joueur solide et de plus en plus présent sur la scène café du Québec.  Nous avons grâce au 2.0, exposé un peu de notre aventure au fur et à mesure de l’année.  C’est extraordinaire d’avoir autant de passionnés qui nous suivent.  C’est d’ailleurs vous qui nous permettez l’achat de petits lots de café, comme par exemple le Cuba Turquino et de l’offrir fraîchement torréfié, toujours disponible. 

Je me souviens encore, en 2006, d’avoir acheté un super café de Puerto Rico, un autre d’Hawaii, et un superbe Sidamo et de les avoir gardés longtemps en inventaire jusqu’à être obligé de jeter plusieurs kg ayant été torréfiés plusieurs mois auparavant…  C’était il n’y a pas si longtemps et pourtant la culture café était encore orientée vers le foutu café corsé…  Déjà que l’utilisation du terme corsé me faisait friser, d’avoir à carboniser des grains de qualité pour être capable d’en vendre et de survivre me donnait l’impression d’être un imposteur…  Et en jetant un œil sur mes collègues torréfacteurs autour, je remarquais que certains ne s’en tourmentaient pas l’âme autant que moi…  La norme en torréfaction était alors simple: T’achète les cafés de la plus basse qualité possible, au plus bas prix possible, tu torréfies très noir et tu vends.  Peut-être que si j’avais embarqué dans cette voie j’aurais un compte en banque plus garni aujourd’hui mais je suis fier d’avoir suivi mon palais et d’avoir embarqué, sans trop le savoir dans la 3e vague. 

Je n’oserais dire que nous avons été le 1er torréfacteur à suivre cette voie au Québec mais je peux, sans l’ombre d’un doute, affirmer avoir été dans les 5 premiers.  Ce fut donc un parcours assez difficile d’établir en 2005 un atelier de torréfaction au bord de la mer en Gaspésie.  Et ce fut d’autant plus difficile d’essayer d’offrir des cafés de standard élevés, torréfiés légèrement et permettant d’affirmer le terroir du grain, dans mon marché de proximité.  Mais voilà que depuis les deux dernières années, et avec le travail acharné de plusieurs autres passionnés à travers le pays, on a senti les goûts des consommateurs changer drastiquement.  Il y a quelques temps, on pouvait souvent voir un client, style bobo, vantant les mérites du café noir comme l’enfer et huileux comme un baiser de crapaud.  Il en est tout autrement aujourd’hui.  En 2013, le vent à virer de bord pour nous et nous étions préparés pour changer d’amure et à gonfler les voiles.  On a vu la demande pour nos meilleurs cafés exploser, si bien qu’à la fin de l’année nous avions une augmentation et un transfert des achats considérable envers nos cafés de la gamme prestige et nos grands crus. 

Le Québec et le Nouveau-Brunswick ont donc entamé la 3e vague avec assurance.  Montréal en tête de ligne avec son chapelet de coffee shop, éduquant et évangélisant les consommateurs à chaque tasse, ont permis de faire un pas de géant.  Les médias ont également pris la mesure du phénomène avec plusieurs articles sur le sujet.  Et même s’ils m’ont fait soupirer à plusieurs reprises avec leur palmarès des meilleurs cafés, et à mentionner toujours les mêmes institutions, encourageant un semblant de course subjective à qui sera le meilleur café, ils ont fait avancer la cause.  Et nous en profitons beaucoup par la bande.  Tout ça pour vous dire que je m’accomplis beaucoup dans mon travail et c’est avec les bras ouverts que j’accueille l’évolution des habitudes de consommation des passionnés de café.  Et malgré la croissance phénoménale du café en conserve (Tassimo, Keurig, Nespresso, etc.) similaire selon plusieurs experts au déploiement de la peste bubonique, la demande pour les cafés spécialisés est en hausse!  Et nous sommes bien positionnés pour suivre cette tendance!

En 2014, nous travaillerons donc à être meilleur, plus sexy et à devenir une destination de pèlerinage café annuelle.  On planifie également un agrandissement pour notre atelier qui inclura une section lab et formation, un coin mécano pour remonter des machines espresso et bien sûr plus de place pour la production.  Car même si vous trouvez notre atelier actuel très « rustique », je vous dirais qu’on est dû pour sortir de la shed.  Par contre, on gardera intact le petit bâtiment (avec quelques petites améliorations) pour y laisser le coffee shop avec une nouvelle terrasse et de nouveaux équipements cafés. 

Nous continuerons d’être présents sur le web avec ce blog et les médias sociaux.  Nous sommes une petite entreprise et essayons d’être le plus près possible de nos clients.  Notre site web fait un excellent travail et nous continuons d’être disponible pour répondre à vos questions.  On s’engage à vous expédier les cafés les plus près possibles de la torréfaction en tout temps.  Et pour ceux qui ne commanderaient pas encore, sachez qu’on offre le transport gratuitement.

Nous continuerons également l’ouverture de succursales indépendantes avec, au moment où je vous parle, 9 projets de cafés sur la table.  C’est extraordinaire! 

Nous vous tiendrons au courant de nos aventures!

Merci d’être là!  Et bonne année 2014!

Dany

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la « track » cachée, le blog caché

 20 décembre 2013

Le téléphone sonna, en même temps que Dany sortait les 30kg de café qui arrivait à 410°F.  Il ouvrit la porte du torréfacteur et laissa se déverser le café dans la cuve de refroidissement.

-          Marianne, peux-tu prendre le téléphone?

Dany entendit des bruits de boîtes qui s’entrechoquaient, et vit Marianne sortir d’en arrière pour se jeter sur le téléphone.

-          Pas besoin de te tuer pour répondre, dit Dany.

-          C’est peut-être un client qui veut commander, lui répondit Marianne en répondant au téléphone avec le bouton main libre, déjà prête à prendre la commande en note, Brûlerie du Quai, bonjour! dit-elle.

-           Oui, bonjour, c’est M. X, de Météo Inc., j’aimerais vous commander du café car on est sur le point d’en manquer.

-          Sans problème répondit Marianne.

Marianne prit alors en note la commande, la répéta et demandant à M. X de confirmer.  S’en suivit alors une brève discussion sur les projets de Météo Inc.  Marianne étant toujours intéressée à connaître ce que la météo nous réservera, elle questionna M. X à ce sujet.  Celui-ci lui expliqua que la fin d’année 2013 avait été assez tranquille coté météo et que son équipe de travail s’ennuyait un peu. 

-          Afin de fouetter nos troupes, on a préparé le terrain en terminant décembre avec au moins 3 semaines de neige.  Ça va faire un beau Noël blanc et ça va endormir tout le monde.  Ensuite, on passe la nouvelle année, et après quelques jours de vacances on revient toute l’équipe au boulot.

-          Vous nous réservez un beau temps des fêtes, c’est génial! s’exclama Marianne.

-          Oui, mais c’est après que le plaisir commence, pour nous évidemment.  Car une fois la neige bien accumulée, on va descendre la température à -40°C.  On va bien rigoler à vous regarder vous démener avec ça.  On laissera encore quelques jours passer et on remontera la température à 0°C.

-          Ça pas de bon sens M. X, ça va être difficile!

-          Oui, mais le plus drôle reste à venir.  Une fois le 0° atteint, on vous envoie de la pluie et de la grêle sur votre belle neige.  Ce ne sera pas beau.  De la slush partout, et la belle neige qui fond.  Et quand ça sera à notre goût, on arrêtera la pluie et on redescend la température à -40°C!  On va bien rire de regarder tout le monde se péter la gueule!

-          Ouf!  On va en manger toute une!  dit Marianne en soupirant.

-          Oh oui! Mais oubliez pas votre serment de confidentialité, vous n’avez pas le droit de profiter de votre statut de fournisseur de café pour prédire la météo!  menaça M. X

-          Non, non M. X, on fait comme d’habitude.  Je vous envoie votre café aujourd’hui même par la poste. 

-          Merci Marianne et bonne chance! Ah ah ah ah ah…

Lorsque Marianne ferma le combiné on entendait encore les rires quasi-démoniaques de M. X.  Elle regarda Dany, qui haussa les épaules en glissant son doigt sur ses lèvres signifiant qu’on ne devait pas répéter ces informations.  Et ils retournèrent à la préparation des commandes avec ce lourd secret, entendant tous les clients s’exclamer que c’était dont extraordinaire d’avoir un Noël blanc cette année...


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